L'Ile Saint-Etienne n'a sa forme actuelle que depuis le rattachement en 1860 de la petite île Saint-Nicolas située au bout de sa partie orientale. Une partie de la ville gallo-romaine prend place sur l'île, site privilégié à défendre, mais facilitant également le franchissement du fleuve. Un habitat gaulois fortifié est évoqué sur l'île de Melun par Labienus, lieutenant de César, auteur d'un rapport cité dans la Guerre des Gaules. La portion de rempart mise au jour lors des travaux de terrassement pour la construction de la Médiathèque, certifie l'existence d'une enceinte à la fin de l'époque romaine ou au début du Haut Moyen-Age. Une occupation continue du 1er au Vème siècle est confirmée par les fouilles archéologiques menées en divers points de l'île. Sa disposition est comparable à celle de l'île de la Cité à Paris: délimitée par des fortifications en bord de Seine, elle présente une résidence royale importante dans sa partie occidentale, et un ensemble religieux à l'est. Ce dernier est composé de deux églises dédiées à Notre-Dame et à Saint Etienne, qui semblent exister dès le IXème siècle, d'un troisième sanctuaire dédié à Saint Laurent, situé au nord de la Collégiale Notre-Dame, et d'un hôtel-Dieu Saint Nicolas dont la chapelle flanque Notre-Dame au sud, comme à Paris. Entre ces deux ensembles, le Prieuré Saint-Sauveur est mentionné dès le début du XIème siècle. Le site exceptionnel de l'île Saint Etienne a accueilli au fil des siècles, le centre religieux et politique, puis le pôle économique (silos de Melun de 1934 à 1994), et culturel (Musée, Université, Médiathèque) de la ville, se présentant suivant les époques tantôt comme un univers clos, tantôt comme un passage entre deux rives.